Application aux Futurs Systèmes Multimédia par Satellite en Bande Ka'>
Dans une première étape, on s'intéresse seulement aux
paramètres de la CPM. Rappelons ici qu'une forme d'onde
adaptative doit avoir plusieurs points de fonctionnement qui
permettent de compenser le plus de dégradations possibles tout
en offrant une efficacité spectrale acceptable. Le passage d'un
mode (point de fonctionnement) à un autre doit s'effectuer avec
une complexité minimale au niveau des éléments de la
chaîne de communication.
Garder une structure et une complexité du treillis de la CPM
inchangées permet de réduire la complexité de l'opération
de switch entre les différents modes. Sachant que le treillis
comporte
états et
transitions, la façon
la plus simple de garder une même complexité consiste à
considérer un ordre de modulation constant et une longueur de la
réponse en fréquence constante. Nous pouvons ainsi modifier la
réponse en fréquence et l'indice de modulation tout en gardant
constant son dénominateur
. Cette contrainte n'est pas très
pénalisante puisque l'indice de modulation est le paramètre
qui affecte le plus les performances de la modulation. Dans un
premier temps nous allons adopter une réponse en fréquence en
cosinus surélevé. Cette réponse en fréquence est plus
plausible en pratique notamment grâce à un niveau de puissance
transmise hors bande plus réduit que dans le cas de la réponse
en fréquence rectangulaire. Elle induit ainsi un niveau
d'interférence plus réduit la rendant plus attractive lors
d'une communication multi-utilisateurs.
Afin de sélectionner une forme d'onde efficace, nous avons
considéré, dans notre étude, trois schémas CPM, une
binaire, une quaternaire et une octale. Les performances de chaque
schéma sont évaluées pour différents indices de
modulation. Le schéma binaire est la 3RC, comme nous l'avons vu
dans le paragraphe 4.4.3 de ce chapitre, ce schéma
offre des performances en spectre et en puissance assez
intéressantes. Pour les schémas d'ordre supérieur, nous
avons écarté les CPM à réponse totales, car elles offrent,
en générale, une faible efficacité spectrale. Pour des
raisons de complexité, une longueur de réponse en fréquence
de
a été adoptée dans les deux cas. Autrement dit, nous
avons adopté la 2RC quaternaire et la 2RC octale, le codage
adopté étant le codage de Gray. Les trois schémas en
question ont été simulés avec le code (7,5) et avec une
taille d'entrelaceur de
. Le tableau 4.3
résume les différentes caractéristiques des schémas
considérés avec les différents indices de modulation.
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A faible
, le schéma binaire est bien plus
intéressant en termes d'efficacité spectrale et complexité.
Même si les performances en puissance sont presque
équivalentes à un TEB de
, les schémas quaternaires
et octaux sont plus performants à des TEB plus faible. La courbe
d'évolution du
à faible
est plus raide dans le
cas des CPM non binaires. Il est important de rappeler ici que
dans le cas de la CPM octale nous disposons d'une marge
supplémentaire en puissance puisque l'indice de modulation
maximale que nous avons considéré n'est que de
alors
qu'il vaut
dans les autres configurations.
Même si l'interpolation linéaire entre les différents points
n'est pas parfaitement vérifiée. Il est possible de dire que
pour les valeurs moyennes du
le schéma quaternaire
offre une meilleure efficacité en spectre. L'adoption d'un
indice de modulation inférieur à
améliore
l'efficacité spectrale de la forme d'onde. Cependant, les
performances en puissance commencent à se dégrader rapidement,
et le gain obtenu en bande passante ne justifie pas cette
dégradation. Par exemple, la 2RC quaternaire avec un indice de
modulation
nécessite 8.1 dB pour un TEB de
,
l'efficacité spectrale est de 1.14 bits/s/Hz. Le Schéma
quaternaire est ainsi moins performant que le schéma octal
puisque ce dernier nécessite 5.6 dB à un TEB de
tout
en offrant la même efficacité spectrale. D'une manière
générale, la 2RC octale continue à offrir une haute
efficacité spectrale avec des performances en puissance
acceptables même pour des très faibles indices de modulation.
Cette propriété rend le schéma octal plus intéressant pour
les forts rapports
ou encore lors des conditions de
propagation favorables car il permet d'obtenir une haute
efficacité spectrale. L'intérêt se justifie encore plus
sachant que le point de fonctionnement nominal correspond aux
conditions de propagation favorables. L'inconvénient de ce
schéma se résume essentiellement par la grande complexité
requise par le processus de décodage.
Il est évident que la conception d'une forme d'onde adaptative qui adopte le schéma le plus optimal en terme de performances pour les différentes conditions de propagation est pratiquement irréalisable. Ce fait se justifie par la grande complexité requise, puisque la structure du récepteur varie remarquablement d'un schéma à l'autre. Le choix final est fonction des objectifs du système. Le schéma binaire est plus intéressant si le critère de complexité, et donc le coût du récepteur est considéré comme critère prioritaire. Le schéma octal est, par contre, plus attractif si on veut obtenir une meilleure exploitation des ressources spectrales. La 2RC quaternaire constitue une solution intermédiaire entre le schéma binaire et le schéma octal.