Application aux Futurs Systèmes Multimédia par Satellite en Bande Ka'> 4.8 Conclusion

4.8 Conclusion

Dans ce chapitre, les principes des processus de décodage itératif ont été rappelés. La forte analogie qui existe entre un modulateur CPM et un code convolutif récursif a permis d'appliquer ce type de processus dans le cas d'une CPM concaténée en série avec un code convolutif non récursif non systématique. Différents schémas CPM ont été considérés lors des simulations, les résultats ont montré les bonnes performances d'un tel processus de codage.


Nous avons aussi vu que la conception d'une forme d'onde efficace nécessite la prise en considération de plusieurs paramètres tels que les performances en puissance et en spectre, la complexité, ainsi que la résistance face aux interférences. Tenant compte de toutes ces contraintes, une réponse en fréquence en cosinus surélevé a été adoptée. Même s'ils offrent une complexité relativement réduite, les CPM à réponses totale (full response) ne sont pas très attractives d'un point de vue efficacité spectrale. Dans le cas d'une CPM d'ordre supérieur, une longueur de la réponse en fréquence supérieure à $ 2T$ requiert une très grande complexité. Par conséquent une réponse en fréquence de longueur $ 2T$ constitue le meilleur compromis.


Les résultats des simulations ont montré que les schémas quaternaires et octaux sont plus attractifs que le schéma binaire d'un point de vue performances pour les moyennes et fortes valeurs du $ E_b/N_0$. Les schémas binaires sont plus performantes à faible $ E_b/N_0$, et vu leur faible complexité ils sont nettement plus intéressantes lors des conditions de propagation défavorables. Les CPM d'ordre supérieur sont plus adaptées aux communications à haute efficacité spectrale, les schémas octaux sont particulièrement plus intéressants. Par exemple, la 2RC, h=1/9, permet d'offrir une efficacité spectrale de l'ordre de $ 1.65 bits/s/Hz$ lors de la concaténation avec le code de rendement 2/3 à 16 états, un taux d'erreur binaire de $ 10^{-5}$ est obtenu pour $ E_b/N_0=8.5
dB$. Toutefois, les CPM octales souffrent d'une complexité largement supèrieure à celle requise par les schémas d'ordre moins élevé. La question de complexité est très critique dans ce contexte car il s'agit d'un récepteur bord.


Concernant l'adaptativité, nous avons vu qu'une forme d'onde adaptative basée sur le changement de l'indice de modulation constitue la solution la plus attractive. La seule condition consiste à adopter des indices de modulation ayant un même dénominateur. Ainsi le passage d'un schéma à un autre ne nécessite que le changement des filtres adaptés ainsi que quelques données internes au récepteur. Il est aussi possible de modifier la réponse en fréquence sans aucune complexité supplémentaire.


L'évaluation de performances de quelques CPM en mode de communication multi-utilisateurs a montré que la 2RC octale est plus sensible aux interférences que la 2RC quaternaire. Nous avons aussi montré que les CPM ayant un faible indice de modulation (donc une bonne efficacité spectrale) sont affectées davantage. Par exemple, la perte est supérieure à 1 dB dans le cas de la 2RC octale avec un indice de modulation h=1/8. Un intervalle de garde entre porteuses adjacentes doit être ajouté afin de limiter les pertes en puissance. Malheureusement, cette solution induit une dégradation de l'efficacité spectrale de la forme d'onde et diminue donc l'intérêt de ces schémas.


Enfin il est important de signaler l'inconvénient majeur du schéma de codage adopté qui consiste à l'impossibilité d'appliquer un processus de poinçonnage efficace. Nous étions ainsi ramené à adopter les codes authentiques pour améliorer l'efficacité spectrale de la forme d'onde. Ce fait induit deux inconvénients majeurs, le premier étant la complexité requise par le nouveau décodeur. Le second est donné par la quasi impossibilité d'adopter un taux de codage variable pour la conception d'une forme adaptative. Rappelons aussi qu'un gain supplémentaire en puissance peut être obtenu grâce à l'optimisation de l'entrelaceur, ce gain est souvent voisin de 0.25 dB.

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