Une détection par maximum de vraisemblance peut être
envisagée pour le décodage des turbo codes. Cependant, ce
processus de décodage optimal nécessite une très grande
complexité le rendant inexploitable. Heureusement, un processus
de décodage itératif d'une complexité moindre peut être
appliqué tout en offrant des performances quasi-optimales. D'une
manière générale, ce processus consiste à un échange
mutuel d'information dite extrinsèque entre les deux
décodeurs. Le module de décodage associé à chaque code est
constitué par un algorithme MAP à entrée-sortie souples. Il
existe plusieurs variantes de l'algorithme MAP visant à
réduire sa complexité . Les plus connus sont les algorithmes
Log MAP et Max Log MAP [53]. Un diagramme
décrivant le processus de décodage est illustré sur la
figure 4.6.
Figure 4.6:
Décodage itératif d'un turbo code parallèle
Le but du décodeur entier est d'estimer le rapport de
vraisemblance de chaque bit d'information sachant le signal
reçu à la sortie des filtres adaptés noté . Ce
rapport s'écrit souvent sous une forme logarithmique:
Afin d'estimer cette donnée, le décodeur a besoin de deux
informations qui sont l'observation du canal ainsi que des
informations a priori relative aux différents bits d'information
et qui s'écrit:
Chaque décodeur délivre à sa sortie deux informations, une a
posteriori et une extrinsèque. L'information a posteriori
correspond à la probabilité de transmission de chaque bit
d'information. Quand à l'information extrinsèque, elle fournit
une mesure de la fiabilité de l'information a posteriori, elle
est utilisée (après (des)entrelacement) par l'autre décodeur
comme étant une information a priori.
Lors d'un processus de décodage classique d'un code convolutif,
le décodeur ne dispose d'aucune information a priori et le
processus de décodage se limite à l'exploitation de
l'observation du canal. La concaténation de deux codes
convolutifs va permettre à chaque décodeur de disposer d'une
information a priori pour améliorer la fiabilité de sa sortie.
Les données a priori utilisées par un décodeur correspondent
à l'information extrinsèque délivrée par l'autre
module SISO. En cas de convergence du processus de décodage
après un certains nombre d'itération, l'information a priori
devient de plus en plus fiable d'une itération à une autre. Ce
fait explique l'amélioration des performances globales du
décodeur. En plus de l'information extrinsèque, un décodeur
produit une information dite a posteriori qui mesure la
vraisemblance de chaque bit d'information. Après un nombre
spécifié d'itérations, cette sortie est utilisée comme
critère de décision sur les bits transmis. D'une manière
générale le nombre des itérations nécessaire augmente pour
les faibles SNR et pour les grandes tailles de l'entrelaceur. Le
nombre des itérations nécessaires est souvent approché par
où est la taille de l'entrelaceur.
Le principe de décodage itératif qui consiste à l'échange
des informations entre les deux décodeurs a inspiré bien
d'autres travaux dans le domaine de la théorie de l'information.
La concaténation série des codes convolutifs a été
proposée par Benedetto et al. [13], on montre
particulièrement que ce schéma de codage est aussi performant
que les turbo codes parallèles. Dans notre contexte, ce
processus nous intéresse davantage que les turbo codes
classiques. Une concaténation série d'un code convolutif et
d'un modulateur CPM représente un schéma de codage
équivalent à une concaténation série de deux codes
convolutifs. Un processus de décodage itératif peut alors
être envisagé.
Les Modulations à Phase Continue pour la Conception d'une Forme d'Onde
Adaptative
Application aux Futurs Systèmes Multimédia par Satellite en
Bande Ka