L'amplificateur de puissance est un des composants majeurs dans
une chaîne de transmission. Dans le cas d'une communication
numérique, il affecte à la fois les performances en puissance
et l'efficacité spectrale de la forme d'onde. La tendance
actuelle vers l'utilisation des terminaux mobiles, accentue encore
le rôle de l'amplificateur, la consommation d'énergie ainsi
que l'autonomie du terminal sont directement liées au rendement
de ce dernier.
Les amplificateurs sont essentiellement caractérisés par leurs
diagrammes AM/AM et AM/PM. Le premier décrit
l'évolution de la puissance moyenne à la sortie en fonction de
celle à l'entrée. Le second diagramme décrit le déphasage
entre l'entrée et la sortie de l'amplificateur. Les
caractéristiques AM/AM ont souvent un effet dominant sur le
comportement de l'amplificateur [23].
En notant la puissance du signal à la l'entrée de
l'amplificateur, la puissance du signal à sa sortie et
la puissance de l'alimentation, on peut définir le
rendement de l'amplificateur par:
Le rendement traduit l'efficacité avec la quelle la puissance
disponible est exploitée par l'amplificateur. Ce paramètre est
d'un très grand intérêt quand le puissance disponible à
l'émetteur est limitée comme le cas d'un émetteur bord ou le
cas d'un terminal mobile. Souvent, varie d'une manière
non linéaire en fonction de . En conséquence, le
signal en sortie de l'amplificateur subie toujours des
distorsions. Ces distorsions sont maximales quand l'amplificateur
délivre une puissance maximale, on dit alors qu'il fonctionne
à saturation. Malheureusement, obtenir un meilleur rendement
exige un point de fonctionnement proche de la saturation et donc
une forte distorsion du signal, d'ou le compromis.
L'effet le plus remarquable de l'amplification non linéaire est
l'apparition des lobes secondaires dans le spectre du signal. Ceci
signifie une augmentation de la puissance transmise en dehors de
la bande allouée, d'où une augmentation du niveau des
interférences avec les autres utilisateurs ou les autres
applications qui exploitent des bandes voisines. La distorsion
subie par le signal amplifié dépend aussi des propriétés
du signal lui même, et particulièrement de son enveloppe. Les
signaux à forte fluctuation d'enveloppe sont fortement
affectés. Par exemple, dans le cas d'une communication avec un
accès multiple du type CDMA mais aussi OFDM,
les signaux ont une très forte dynamique et ils sont très
sensibles aux non linéarités. Les signaux à enveloppe
constante ont l'avantage d'être insensible aux effets non
linéaires de l'amplificateur. Il devient donc possible, dans ce
cas, de fonctionner à saturation ce qui conduit à un meilleur
rendement de l'amplificateur. Cette propriété est une des
raisons qui justifie l'adoption de la GMSK par le standard
GSM pour les communications mobiles. Cependant, il est
important de rappeler que pour un même débit symbole, les
signaux à enveloppe constante occupent, en général, une
bande spectrale plus large que celle occupée par les signaux
à fluctuation d'enveloppe.
Afin de limiter le niveau des interférences causées par les
non linéarités, deux solutions sont possibles. La première
consiste à considérer un recul par rapport à la puissance
maximale. Ce recul peut être considéré par rapport à la
puissance maximale à l'entrée, il est appelé IBO
(Input Back Off). Mais le plus souvent, le recul est considéré
relativement à la puissance de sortie maximale on parle alors
d'OBO (Output Back Off). En adoptant un recul,
l'amplificateur fonctionne dans une zone ayant de meilleures
propriétés de linéarité ce qui signifie que le signal subi
moins de distorsion, ce qui se traduit par la diminution du niveau
des lobes secondaires et donc du niveau des interférences.
Toutefois, la réduction du niveau des interférences est
accompagnée par une diminution de la puissance transmise d'une
quantité proportionnelle au recul considéré. Le choix de la
valeur du recul doit s'effectuer ainsi d'une manière optimale en
optimisant le rapport puissance du signal utile sur celle du
signal interférant, soit .
La deuxième solution pour diminuer le niveau des interférences
consiste à augmenter l'espacement entre les porteuses
adjacentes. Contrairement à la solution précédente, la
puissance du signal transmis reste constante dans ce cas. Par
contre, elle nécessite une bande fréquentielle
supplémentaire, d'où une dégradation de l'efficacité
spectrale de la forme d'onde et donc de la capacité du
système. L'espacement doit s'effectuer d'une
manière judicieuse afin que le gain obtenu en bilan de liaison
justifie la dégradation de l'efficacité spectrale.
Dans ce chapitre, nous allons étudier et analyser l'effet d'un
amplificateur opérant en bande Ka sur les performances de la
forme d'onde proposée par le standard DVB-RCS [4]. Le
but étant de quantifier la dégradation en mode
mono-utilisateur et en mode multi-utilisateurs. Cette étude est
effectuée dans le cas de plusieurs configurations en fonction de
la taille du paquet, du taux de codage et du recul de
l'amplificateur. Ensuite, et en tenant compte des dégradations
causées par l'amplificateur, une comparaison est conduite entre
les performances de quelques schémas CPM codées et celles du
standard DVB-RCS.
Les Modulations à Phase Continue pour la Conception d'une Forme d'Onde
Adaptative
Application aux Futurs Systèmes Multimédia par Satellite en
Bande Ka