Le but de ce paragraphe est d'effectuer une comparaison entre les
performances du standard DVB-RCS et celles d'une CPM codée. Les
critères de comparaison sont essentiellement l'efficacité en
puissance, l'efficacité spectrale ainsi que la complexité.
Les CPM quaternaires et octales concaténées avec le code de
rendement 2/3 à 16 états constituent des schémas CPM assez
attractifs d'un point de vue performance et qui peuvent être
comparées avec une QPSK concaténée avec un turbo code
parallèle. Sur la figure 6.8 on retrouve les
performances de la forme d'onde du DVB-RCS ainsi que celle de la
CPM 2RC octale et de la 2RC quaternaire. Rappelons que dans le cas
du DVB-RCS le paramètre variable est le taux de codage, alors
que c'est l'indice de modulation qui varie dans le cas d'une CPM.
Figure 6.8:
Comparaison des performances de la forme d'onde du
standard DVB-RCS avec quelques CPM
Les pertes induites par l'amplificateur dans le cas du DVB-RCS
sont données par la somme de la dégradation due aux
non-linéarités et l'écart par rapport au modèle
théorique de l'amplificateur. En tenant compte de ces pertes, on
remarque que la 2RC octale offre des performances qui sont
comparables avec celles de la QPSK. Toutefois, cette dernière
forme d'onde ne permet pas d'offrir une efficacité spectrale
supérieure à 1.27 bits/sec/Hz, alors que la 2RC octale permet
d'atteindre une efficacité spectrale de l'ordre de 1.65
bits/s/Hz. Pour obtenir une haute efficacité spectrale,
l'utilisation d'une 8PSK est envisageable par le standard DVB-RCS.
Les pertes dues aux non-linéarités sont plus importantes dans
ce cas, en plus le passage d'une QPSK vers une 8PSK nécessite
une complexité supplémentaire dans le cadre d'une forme d'onde
adaptative. Aussi, il est important de mentionner que nous avons
considéré la même valeur de perte due aux non linéarités
pour tous les taux de codage (0.1 dB). En réalité, les formes
d'onde avec un taux de codage élevé sont plus sensibles aux
non-linéarités de l'amplificateur et la perte est plus
importante dans ce cas. L'autre point qu'il faut mentionner
consiste au fait que l'entrelaceur que nous avons adopté n'est
pas optimisé contrairement à celui adopté par le DVB-RCS.
Ceci signifie qu'un gain de l'ordre de 0.2 dB peut être obtenu
dans le cas de la CPM.
En plus de la comparaison de performances il est important de
tenir compte de la question de la complexité. D'un point de vue
processus de décodage, la complexité requise par le DVB-RCS
est moins importante que celle requise par la CPM, notamment la
2RC octale. La linéarité de la QPSK fait que le processus de
synchronisation est aussi moins complexe dans le cas du DVB-RCS.
La conception d'une forme d'onde adaptative basée sur la
variation de l'indice de modulation mais avec un taux de codage
fixe, fait qu'il est impossible d'adopter simultanément une
bande occupée constante et un débit symboles constant.
Fonctionner à une bande constante nécessite un rythme symbole
qui est fonction de la forme d'onde adoptée, ce qui nécessite
une complexité supplémentaire au niveau du récepteur.
Adopter un rythme symbole invariable signifie une bande occupée
qui est fonction du mode de transmission. Une telle solution
induit une complexité supplémentaire au niveau de système et
nécessite notamment un processus dynamique d'allocation des
ressources du canal. Quand au niveau du récepteur, ce dernier
doit supporter un fonctionnement avec un débit symbole variable.
Les Modulations à Phase Continue pour la Conception d'une Forme d'Onde
Adaptative
Application aux Futurs Systèmes Multimédia par Satellite en
Bande Ka