Application aux Futurs Systèmes Multimédia par Satellite en Bande Ka'>
Avant toute conception d'une chaîne de transmission, et notamment la sélection de la forme d'onde, la nature ainsi que les propriétés du canal utilisé doivent êtres étudiés. Puissance du bruit, type et stationnarité du canal, sont des paramètres dont la connaissance a priori est primordiale pour un choix efficace de la forme d'onde. Cette connaissance permet ensuite d'évaluer la capacité du canal sachant la forme d'onde adoptée. D'un point de vue opérateur, les informations relatives aux conditions de propagation sont essentielles pour une première évaluation de la capacité du système ainsi que la qualité et la nature du service qu'il pourra proposer. Bien qu'il nécessite une complexité supplémentaire, un système dynamique qui évolue en fonction des conditions de propagation est bien plus efficace qu'un système non adaptatif.
Dans ses travaux, Shannon [49] a évalué la
capacité d'un canal de propagation gaussien en fonction du
rapport signal sur bruit et de sa largeur de bande. La capacité
(exprimée en bit/s) peut se définir par le débit
d'information maximal que peut supporter le canal tout en assurant
une transmission sans erreur. Toutefois, dans ses travaux, Shannon
n'indique pas de moyen et notamment de processus de codage canal
permettant d'atteindre cette capacité limite.
Dans le cas
d'une transmission sur deux voies en quadrature sur un canal
gaussien de largeur , et pour un rapport signal sur bruit
par symbole
, où
est l'énergie par symbole
émis et
la densité spectrale de puissance du bruit, la
capacité maximale est donnée par:
Considérons une forme d'onde donnée et notons par le
débit utile des bits d'information. Ce débit binaire est
toujours inférieur à la capacité maximale du canal
.
L'efficacité spectrale de cette forme d'onde, notée
,
est donnée par le rapport du débit utile sur la largeur de
bande du canal, soit:
![]() |
![]() |
|||
![]() |
Le calcul effectué ci-dessus est indépendant du type de la
forme d'onde adoptée par la chaîne de communication. Une
évaluation de la capacité du canal en fonction des
propriétés du canal ainsi que la constellation de symboles de
la forme d'onde, constitue une approche bien plus précise pour
le calcul de la capacité du canal. Dans le cas d'une modulation
linéaire avec une constellation à M symboles complexes
, émis d'une façon équiprobable,
la formule de la capacité du canal devient [54]:
![]() |
En conclusion, le choix de la modulation et du taux de codage doit
s'effectuer d'une façon conjointe. Ce choix doit tenir compte
des conditions de propagation. Dans le cas d'un canal de
propagation à forte fluctuation du rapport , comme
c'est le cas du canal satellite en bande Ka, une forme d'onde
donnée ne peut pas être optimale en tout points de
fonctionnement. Si notre sélection favorise l'efficacité en
puissance, les ressources en spectre seront alors mal exploitées
lors de bonnes conditions de propagation. Ce choix aboutira alors
à une faible capacité du système et donc une mauvaise
rentabilité économique. D'autre part, si l'efficacité en
spectre est favorisée, et sachant que l'on se situe souvent à
des faibles et moyens
, le système aura une faible
disponibilité et il devient donc difficile d'assurer la
qualité de service requise.
Dans la pratique, il se trouve que la capacité d'une forme d'onde est affectée par d'autres éléments extérieurs telles que la dégradation due à une synchronisation imparfaite. Les non-linéarités du canal ainsi que celles des amplificateurs peuvent aussi dégrader les performances de la forme d'onde par rapport aux performances théoriques. L'ampleur de la dégradation varie d'une forme d'onde à une autre. En particulier, la sensibilité aux non-linéarités est fortement liée aux fluctuations de l'enveloppe du signal. Ainsi, les formes d'onde à faible fluctuation d'enveloppe montrent une meilleure résistance aux non-linéarités que celles à forte fluctuation d'enveloppe.
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